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Prendre soin de soi en automne

Photo du rédacteur: Caroline PETRELLUZZICaroline PETRELLUZZI

L’automne est une saison particulièrement importante d’un point de vue énergétique car c'est la saison intermédiaire située entre la saison de forte activité (l’été) – le yang du yang – et la saison du repos et de l’intériorité, l’hiver de type yin. Autrement dit, une énergie de yang finissante en même temps qu’une énergie de yin naissante. Cet entre-deux induit parfois des déséquilibres et désagréments chez nombre de personnes. Quelques conseils peuvent en limiter les effets et nous aider à vivre une bonne saison automnale….



Vers la fin du cycle

Toute comme le printemps avec qui elle partage cette caractéristique d’entre-deux, l’automne est souvent une saison difficile pour beaucoup. L’entrée vers l’hiver, les jours qui raccourcissement induisent de la nostalgie, de la tristesse pouvant aller jusqu’à certaines formes de déprime, voir de dépression. Sans doute, cette nostalgie est à relier à sa position dans le cycle de l’année mais aussi celui du Tao : l’automne comme la fin qui s’approche (l’hiver ou la vieillesse) avant sa renaissance au printemps suivant. Ainsi donc, il y a la nostalgie de la vie dans sa phase active et lumineuse mais peut-être aussi du regret de ce que nous n’avons pu su ou pu faire dans l’année écoulée… L’automne est donc la saison des bilans et pourquoi pas des remises en question, avec bienveillance envers soi et sans jugement, bien entendu …



La préparation de l’hiver

L’automne est tout autant la saison de préparation à l’hiver et d'un repos bien mérité et nécessaire. Cela peut également se lire à l’aune des activités traditionnelles de la terre : Si l’on récolte les fruits des productions arrivés à maturité (récoltes diverses, vendanges, châtaignes, noix etc.), on engrange ces mêmes récoltes (le foin pour les animaux, les céréales et autres légumineuses pour les humains) pour se préparer et s’organiser à passer sereinement et confortablement l’hiver.

Au niveau énergétique, cela se traduit par le fait que l’automne est la période où le rein commence à se recharger pour l’année à venir avant d’atteindre sa plénitude énergétique en hiver. C’est la fonction du rein comme réserve d’énergie vitale. C’est donc le moment de le nourrir correctement pour qu’il puisse se recharger au mieux. On peut l’y aider de différents manières : étirements de méridiens, alimentation propice, exercices à volonté mais sans forcer…





Une saison du lâcher-prise et de sérénité

Ranger, mettre en ordre, organiser les choses et son chez soi intérieur pour se préparer à passer l’hiver en toute quiétude et savoir profiter d’une vie moins active pour se reposer et se ressourcer… Ce n’est pas un hasard si l’automne se caractérise par ce sens de l’organisation. Dans le Tao, il renvoie à l’élément métal (ou au minéral) dont on connaît l’organisation moléculaire particulièrement ordonnée et fixe.

Mais comme dans toute chose, ce sens de l’organisation propre à l’énergie automnale doit en même temps être maîtrisé sous peine d’un déséquilibre causé par la volonté de tout contrôler (ses émotions, sa vie…), ou la volonté de régenter tout son environnement.

Or, à vouloir tout organiser, on se coupe de la vie en perpétuel changement. Au lieu d’en percevoir les potentiels, la vie et ses changements nous apparaissent alors menaçant et déstabilisant vis-à-vis des plans qu’on s’évertue à échafauder.


Face à cette volonté de maîtrise et d’organisation démesurées des choses, apprenons plutôt à développer le sentiment de quiétude et de lâcher-prise. Les exercices de respiration ou la méditation sont excellents pour y parvenir. Ne croyez pas qu’ils soient techniquement difficiles ou qu’ils soient réservés à ceux et celles qui ont suivit un long apprentissage.

En la matière, la persévérance et la régularité sont généralement bien plus difficile à tenir que la technique elle-même. Certains de ces exercices sont décrits en bas de cet article ; d’autres le sont à d’autres endroits du site.


Les déséquilibres de l’automne

L’incapacité à accepter l’imprévu et à lâcher prise provoquent un certain nombre de déséquilibres énergétiques du poumon et du gros intestin, les deux organes liés à l’élément métal. Ces déséquilibres énergétiques se retrouve tant au niveau respiratoire qu’au niveau du transit intestinal : rhumes à répétition, pâleur, problèmes de peau, constipation et colites, épaules voûtées et refermées, respiration courte, essoufflements, soucis des choses matérielles du quotidien…

Le poumon et le gros intestin étant les organes en lien avec le monde extérieur, ces déséquilibres s’accompagnent souvent d’une sociabilité difficile et d’un caractère quelque peu casanier (tiens... tiens !)

Pour les résoudre ou pour les prévenir, cherchez à stimuler ces organes par les différents moyens qui existent : exercices respiratoires, étirements des méridiens, alimentation de saveur piquante, propice au poumon. Tout cela est détaillé ci-après.


Conseils pratiques pour l’automne

Stimulez le poumon !

De manière générale, tout ce qui va stimuler le poumon est bénéfique en cette saison et va avoir une action positif sur les déséquilibres cités précédemment. Respirez un grand coup et vous verrez déjà le monde autrement !!!

Plus concrètement, la pratique de la piscine ou du jogging (courrez raisonnablement sans jamais être essoufflé…) sera particulièrement relaxante et favorisera la prise de recul. Vous pouvez également redécouvrir votre région au travers de promenades en pleine nature (c'est toujours mieux qu’en ville). Il va de soi que l’arrêt du tabac (ou sa réduction ) va dans le bon sens.


Aidez le rein à se recharger pour l’hiver

En hiver, saison du repos, le corps recharge les batteries pour l’année qui vient. Cette énergie se stocke dans la région des reins. Il convient donc de stimuler le reins à la saison précédent l’hiver, en l’occurrence l’automne, pour être sûr de bien recharger ses batteries annuelles. Là aussi les étirements des méridiens du rein et de la vessie ainsi qu’une alimentation spécifique permettent d’y arriver naturellement.




Les étirements

Là-aussi, les étirements des méridiens correspondants seront particulièrement bénéfiques (cf plus bas). Le massage et la mobilisation de toute la partie scapulaire amèneront également un bienfait incontestable.


Étirements des méridiens du Poumon et du Gros Intestin


Position :

Debout, les jambes écartées à la largeur des épaules. Croisez vos pouces derrière votre dos.

Mouvement :

Flexion avant avec bascule des deux bras par dessus la tête. Si les muscles situés à l’arrière de vos jambes sont raides et vous limitent dans la flexion avant, n’hésitez pas à plier les genoux pour que votre bassin puisse mieux tourner autour de vos hanches et votre tête se rapprocher du sol, ou en prendre la direction. Chacun doit respecter l’étape d’étirement où il se trouve. Laissez bien tomber la tête.

A l’inspiration, le ventre de gonfle en détente ; à l’expiration, rentrez le ventre. Le dos s’étire en détente et les bras passent peut-être un peu mieux par-dessus les épaules.

Attention : ne forcez jamais et laissez toujours la posture évoluer à son rythme. Un des meilleures critères dans une posture est la notion de patience : pouvez-vous attendre sans impatience la fin des six respirations? Vous sentez-vous bien?



Étirements des méridiens du Rein et de la Vessie


Position :

Assis, les jambes tendues et les pieds joints, placer les mains près des fesses et se soulever, bras tendus, redescendre en se plaçant bien en appui sur les ischions (os des fesses).

Mouvement :

Suivez le principe d’étirement du souffle à l’expiration pour amener progressivement le ventre vers l’avant des cuisses. Tenez la position à l’inspire pour progresser lors de l’expire.

Autre position :

assis, pliez un genou vers l’arrière et l’autre jambe tendue sur laquelle vous travaillerez. A l’expire, descendez vers le pied de votre jambe allongée, toujours avec l’idée d’amener progressivement la poitrine sur la cuisse de cette même jambe. Maintenez l’étirement à l’inspire pour descendre un peu plus à chaque expire. Vous pouvez rester dans cette position de manière plus prolongée de façon à sentir la progression de l’étirement. Changez de jambe une fois ce premier étirement réalisé.

(Photos Giuseppe Sansone, Common Wikimedia )


L’alimentation

En diététique chinoise, les aliments sont classées selon leur nature (froid, frais, neutre, tiède, chaud) et leur saveurs (amer, salé, acide, doux, piquant) ce qui permet de connaître les effets bénéfiques sur tels ou tels organes (leur tropisme).

Ainsi manger par exemple des crevettes régulièrement permet de nourrir convenablement le rein. De même, le poireau de nature piquante possède une action favorable sur le poumon, etc.


Sur la diététique chinoise, je me permets de vous renvoyer à l’article suivant : les principes alimentaire de base selon la diététique chinoise./span>


Voici quelques aliments que vous pouvez consommer avec bénéfice durant cette période automnale :

Aliments qui stimulent le poumon : le poireau, le millet, cannelle, gingembre, ail, céleri, chou rave, oignon, radis, piment, navet etc.

Aliments qui stimulent le rein : les crevettes, les moules, le foie de poulet, le poireau, les châtaignes, les noix et amandes (quelques-unes au petit déjeuner) .


Dès maintenant et tout l’hiver :

- Des légumineuses : pois, pois cassés, lentilles, haricots secs, pois chiche, les fèves, le haricot azuki, etc.

- Des céréales : le blé, le riz, le millet, la quinoa (qui contient l’ensemble des 8 acides aminés, le sarazin (en farine dans des galettes et/ou en grains)Des fruits secs : des noix, des amandes.


Une recette pour l’automne et/ou en cas de faiblesse des reins : Le sauté de crevettes à l’ail et au gingembre !

Décortiquez les crevettes et les faire macérer dans de l’alcool de riz (à défaut dans tout autre alcool fort) pendant 10 mn. Émincer le poireau, hacher l’ail finement et effiler le gingembre. Faire revenir le mélange dans de l’huile de colza. En fin de cuisson, ajouter les crevettes, poivrez, salez.

Consommer deux à trois fois par semaine pendant un mois accompagné de riz.

La crevette renforce le yang, tonifie les reins, élimine les glaires. Le poireau fortifie le yang, tonifie les reins, fait circuler l’énergie. L’ail stimule l’énergie, favorise la circulation du sang.



Exercices respiratoires et méditatifs

L’intérêt principal des exercices respiratoires ou méditatifs est de faire descendre l’énergie dans le ventre, ce que les japonais appellent le Hara. L’énergie du rein qui se situe dans cette même région s’accroît ainsi dans un même temps. Il permet de se centrer ou autrement dit de s’ancrer dans la terre. La métaphore de l’arbre est ici éclairante!



La métaphore de l’arbre :

L’être humain est comme un arbre : pour qu’il s’élève, il faut que ses racines grandissent d’autant dans le sol. A défaut de cette profondeur de racines, il risque de tomber en cas de tempête (des émotions fortes, un choc affectif, une activité intellectuelle harassante) et plus généralement en cas de trop grande densité énergétique dans ses branchages (le haut du corps). L’être humain, s’il n’est pas bien ancré dans le sol, risque d’être emporté par ces mouvements. Ce n’est pas tant l’intensité de la tempête qui est importante (sur laquelle parfois on ne peut pas grand chose) que la capacité de l’arbre à y résister par la profondeur de ces propres racines. Cela signifie également que l’on ne calme pas un mental agité par le mental lui-même (en se répétant par exemple : « je me calme, je me calme… » ou bien « je vais m’endormir, je vais m’endormir…. »), mais en revenant à son corps et plus particulièrement à ce qui le rattache à la terre : sentir son bas ventre, ses pieds ancrés dans le sol, etc.


Exercice pour retrouver son ancrage dans la terre :

Assis sur une chaise, les pieds bien posé par terre, le dos droit, les mains posées en dessous du nombril, les pouces formant un cercle autour de ce dernier.

Respirez selon ce principe :

- à l’inspire, gonflez le ventre en poussant vos mains vers l’avant.

- à l’expire, rentrez sans forcer votre ventre, en cherchant plutôt la sensation d’abandon et de lâcher-prise. En quelque sorte, laissez bien mourir votre expiration.

Attendez alors deux secondes dans cet état de dissolution avant de reprendre une nouvelle inspiration.

Concentrez-vous petit à petit sur la sensation de chaleur qui se développe sous vos mains.

Savourez le plaisir de sentir cette chaleur qui s’accroît petit à petit.

Associez-y maintenant l’un après l’autre les sentiments de sécurité, de confort et de douceur (pour vous aider, vous pouvez penser à des moments ou des lieux où vous avez ressenti ces émotions).


Imaginez que chaque nouveau cycle de respiration condense un peu plus ces sentiments au sein de votre ventre. Continuez ainsi jusqu’à former petit à petit une espèce de cocoon intérieur qui, à partir de votre ventre, inonde votre corps tout entier.

Rassasiez-vous alors complètement de ces émotions positives, un peu comme si votre être s’y baignait totalement.

Une fois rempli de ces émotions et du plaisir qu’elles vous procurent, cherchez à vous souvenir de ce moment pour pouvoir vous en rappeler et vous y reconnecter en cas de besoin (situations difficiles, émotions fortes, éparpillements, fatigue….)


Pour plus de renseignements, je reste à votre disposition sur zen-line31.

Bonne saison à vous !!


Sources :

et autres sites internet

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