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Développer son optimisme

Attendre un résultat positif augmente la probabilité qu’il se concrétise : comment développer son optimisme ?

Richard Wiseman, chercheur en psychologie, s’est attaché à montrer pourquoi certaines personnes semblent être toujours « chanceuses », tandis que d’autres n’ont jamais de chance. La chance en tant que telle n’existe pas. La seule différence se situe entre celles et ceux qui pensent avoir de la chance (qui s’attendent au meilleur) et celles et ceux qui pensent ne pas en avoir (qui s’attendent au pire).

L'expérience de Wiseman sur l'optimisme


Wiseman a monté une petite expérience dans laquelle il a demandé à des volontaires de parcourir un journal et de compter le nombre de photos. Quelques secondes ont suffi aux volontaires qui se prétendaient chanceux, alors qu’il a fallu en moyenne deux minutes à ceux qui s’estimaient non chanceux. Il se trouve que, à la deuxième page, se trouvait un message en grand :


Arrêtez de compter, il y a 43 photos dans ce journal.


Les personnes qui s’estimaient malchanceuses sont passées à côté de cette réponse claire comme de l’eau de source. En revanche, ce message n’échappait généralement pas aux personnes qui se considéraient chanceuses. Wiseman a même poussé l’expérience jusqu’à insérer, au milieu du journal, un autre encart indiquant  :


Arrêtez de compter, dites à l’expérimentateur que vous avez vu ce message et gagnez 250 dollars.


Ainsi, la même possibilité d’obtenir une récompense était disponible dans l’environnement de tous les volontaires : la différence se trouvait simplement dans le fait de la saisir ou non.

Les psychologues appellent ce phénomène l’« encodage prédictif »  : attendre un résultat favorable prépare votre cerveau à tirer profit de la situation quand ce résultat se présente pour de bon.

Armé de positivité, le cerveau reste ouvert aux possibilités.

Shawn Achor

Entraîner son cerveau​ à la chance


Il peut donc être utile de connaître le moyen d’entraîner notre cerveau à laisser entrer les messages positifs qui développent notre propension à la « chance ».  A cet effet, Shawn Achor propose plusieurs pistes issues de la psychologie positive :

  • faire une liste quotidienne des aspects positifs de son emploi, de sa carrière et de sa vie

  • rédiger une liste de «  trois bonnes choses  » qui nous sont arrivées dans la journée pour forcer en quelque sorte le cerveau à  passer en revue les dernières vingt-quatre heures et y repérer les points potentiellement positifs (les points inscrits quotidiennement n’ont pas besoin d’être profonds ou compliqués, mais seulement précis)

  • rédiger un bref compte rendu d’une expérience positive dans son journal intime

Ces exercices résistent à l’épreuve du temps. Selon Shawn Achor, il ressort d’une étude que les sujets qui notaient trois bonnes choses chaque jour pendant une semaine étaient plus heureux et moins déprimés aux examens de suivi des un, trois et six mois. Plus surprenant encore, même après l’interruption de l’exercice, ils restaient plus épanouis et manifestaient des niveaux d’optimisme plus élevés. Plus ils devenaient habiles à repérer de bonnes choses à consigner, plus ils en voyaient, sans même se forcer, partout où ils regardaient.

Comme pour tout savoir-faire, plus on le pratique, plus il vient facilement et naturellement. Puisque le meilleur moyen d’assurer la poursuite d’une activité souhaitée est d’en faire une habitude, l’important est ici de ritualiser la tâche. Par exemple, on peut choisir la même heure chaque jour pour rédiger une liste de gratitude et garder les fournitures nécessaires à portée de la main.

Par ailleurs, plus on implique d’autres personnes, plus les bénéfices se multiplient.

Pour un optimisme réaliste

Shawn Achor propose une version légèrement révisée de la métaphore «  voir tout en rose  ». Il estime que développer sa capacité à l’optimisme ne doit pas rendre aveugles aux problèmes qui réclament une solution, ou aux secteurs requérant une amélioration (des études sur les «illusions positives» concluent que l’optimisme devient inapproprié quand il nous conduit à surestimer grossièrement nos capacités réelles).

Le pessimisme peut même se révéler utile dans certaines circonstances telles que les occasions où il nous empêche d’investir de façon déraisonnable, de prendre une décision risquée concernant notre carrière, ou encore de jouer avec notre santé.

Développer un esprit critique peut également se révéler opportun aussi bien pour les individus et les entreprises que pour la société tout entière, en particulier quand cela nous incite à reconnaître les inégalités et à œuvrer pour les corriger.


L’important n’est donc pas de fermer en permanence la porte à tout ce qui est mauvais, mais d’avoir un sens de l’optimisme sain, réaliste et raisonnable. L’état d’esprit idéal n’est pas inattentif aux risques, mais c’est au bien qu’il donne la priorité. Pas seulement parce que cela nous rend plus heureux, mais parce que c’est ce qui crée davantage de bien.

Shawn Achor

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