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Qu'est ce que l'écoute active ?

Issue des approches de Carl ROGERS, on l’appelle également « Ecoute Empathique » ou encore "écoute centrée sur la personne".


Pour mieux comprendre

Avant de passer à l’Ecoute Active on pourrait définir ce qu’est l’écoute « en général » en se référant à l’écoute du psychanalyste qui constitue une bonne référence en ce domaine. Celui-ci dispense une écoute silencieuse, sans jugement (ne pas confondre opinion et jugement), sans intervention ni commentaire ; on pourrait qualifier cette attitude d’écoute neutre/bienveillante. Dans la réalité, elle est très difficile à dispenser car, même si l’on voit un psy écouter quelqu’un par exemple, rien ne dit qu’il ne subit pas d’interférences mentales et qu’il est réellement et pleinement à l’écoute de l’autre.


En pratique, c’est tout à fait normal de subir certaines interférences, mais il n’en faut tout de même pas trop si l’on veut vraiment écouter l’autre. Ce type d’écoute permet de recueillir des informations de grande qualité et évite de déformer la réalité de l’autre.


Carl ROGERS ne prônait absolument pas ce type d’écoute, insuffisante à ses yeux, et parfois traumatisante pour le patient/client. En revanche ces deux types d’écoute ont en commun le fait d’être centrés sur la personne et de ne pas générer d’interventions personnelles en donnant des opinions.


L’Ecoute Active consiste en une reprise des propos de l’interlocuteur, mais également du ou des ressentis qui les accompagnent et qui ont été perçus par le praticien. Puis, ces propos sont reformulés dans une phrase utilisant le plus souvent des mots différents et comportant une légère hypothèse d’interprétation.


Un exemple

Un patient dit, en parlant de son conditionnement éducatif : « Je commence à me rendre compte de combien j’agis par rapport aux préceptes de mes parents. Je crois que je décide, je prétends agir librement, mais en fait je ne fais que répéter les schémas du passé ; il faut vraiment que je m’affranchisse pour me libérer de ce carcan ».

Praticien : « Vous commencez à vous rendre compte du poids du conditionnement éducatif, et vous dites que finalement vous n’êtes pas si libre que cela. Par la même occasion, vous vous sentiez enfermé dans un carcan dont vous avez vivement envie de vous libérer ».


Que va permettre une telle reformulation ? Qu’elles en seront les conséquences ?

Le fait de reprendre en d’autres termes les propos de l’interlocuteur va permettre à ce dernier de se sentir consciemment et inconsciemment écouté, pris en compte. Ce qui souvent, reflète un réel BESOIN.


De plus, et c’est la bonne surprise de ce type d’écoute, il va automatiquement acquiescer et cette écoute va lui permettre d’aller plus loin ; ainsi il va nous donner des précisions supplémentaires qu’en principe il n’aurait pas données sinon. Cela pourrait donner :

Patient : « C’est le moins que l’on puisse dire, et d’ailleurs je me suis vu plusieurs fois ces derniers temps répliquer devant mes parents, me révolter, alors qu’avant cela n’arrivait pas ; il faudra d’ailleurs que j’apprenne à y mettre les formes (rires) ».

Praticien : « C’est comme si c’était important pour vous maintenant de ne plus vous laisser faire, et d’ailleurs vous ne tardez plus à réagir ».

Etc...


En pratique, dans une séance, je pratique un mélange d’écoute silencieuse, et d’Ecoute Active.

Ce type d’écoute demande un doigté particulier, un grand effacement de soi où tout égo est proscrit.


C’est un outil puissant d’amélioration de la communication avec soi même et avec son monde extérieur que je recommande vivement.



Ecoute active, écoute que nous sommes

Un jour, un sage demanda à un visiteur : « Qui es-tu ? »

Et le visiteur déclina alors son identité.

Le sage lui répondit aussitôt : » je ne te demande pas ton identité, je te demande qui es-tu ?

Ton identité est un savoir auquel tu t’es identifié n’est-ce-pas ? Si demain tu apprenais que tu étais né en réalité un an après la date de naissance à laquelle tu croyais être né, tu serais toujours là devant moi, entier et le même n’est-ce-pas ?

Je te demande en fait qui es-tu au fond de toi ? «

Perplexe et embarrassé, le visiteur, faisant un effort de réflexion approfondi dit alors : « Je suis tout ce que je me sens être et pense, mon caractère, mes réactions, etc. ».

Le sage rétorqua alors : « Tes pensées, tes sensations et réactions, n’ont pas d’existence propre puisqu’elles bougent, apparaissent et disparaissent ». Si la souffrance que tu avais la semaine dernière a disparu c’est bien qu’elle n’avait pas d’existence en soi, n’est-ce-pas ? ».

Le visiteur dit alors d’un air dépité : « si vous m’enlevez tout, il ne me reste rien ! ».

Le sage, leva alors les bras au ciel et clama d’un air satisfait : « enfin un qui a compris ! ».


Cette petite histoire nous sert de préambule pour pointer ce que j’appelle « l’Ecoute que nous sommes ».

Que se passerait-t-il à votre avis si, face à un interlocuteur qui vous parle, vous aviez le pouvoir d’enlever couche par couche toutes les pensées parasites qui s’interfèrent, tous les préjugés et opinions, envies d’intervenir, etc. ? La réponse est que, sans aucun barrage mental, il n’y aurait plus que réceptivité et écoute pure. Exit l’Ego !

L’Ecoute est notre état perceptif originel. Elle est le limon, le support de base, la page blanche qui, lors d’une relation, permet à l’interlocuteur de dire, d’inscrire son histoire.

Si chacun de nous peut entendre des sons et des bruits, c’est bien parce que ces sons ou ces bruits sont sous-tendus par un arrière-plan de silence. De la même manière, si chacun de nous peut avoir conscience de ses pensées et de son bruit intérieur, c’est bien parce qu’ils sont sous-tendus par cet arrière-plan de silence intérieur. Simplement, happés que nous sommes par tous ces parasites, nous avons perdu le contact avec ce silence originel, et ce partant, avec la partie la plus profonde de notre être.


La restauration de cette Ecoute est-elle possible ?

Absolument oui, du fait que cette « Ecoute que nous sommes » n’a jamais été perdue ; elle en donne simplement l’impression parce qu’elle est recouverte par nos identifications, croyances, préjugés, le poids de la culture, nos souffrances, etc. La réponse plus précise à la question est qu’elle n’a même pas besoin d’être restaurée puisque l’Ecoute n’a jamais été touchée par l’histoire personnelle à laquelle, sous les coups de boutoir de notre éducation, nous nous sommes identifiés. Pas plus qu’un écran de cinéma serait brûlé si on projetait un film sur les incendies, l’Ecoute que nous sommes serait détériorée. Elle est, a été, et sera toujours intacte et pure.


En écoutant, nous donnons sens à l'existence. En étant écouté(e), activement, nous sommes.

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